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ECOLE D EDUCATION PHYSIQUE ET DE PREPARATION AU B.P.M.E.

Agrée par le Ministère de la guerre n° 5812

Fête annuelle du 31ème anniversaire

Siège: Brasserie des Danaïdes

4 cours Joseph Thierry Marseille

Marseille, le 3 mai 1931

MESDAMES, MESSIEURS et CHERS CAMARADES,

Nous fêtons aujourd'hui le 31° ANNIVERSAIRE de notre belle

 Société « L' ETRIER »

 

 

Suivant la tradition à laquelle nous obéissons très volontiers ,

 

un Banquet  nous réunit et j'apprécie de grand coeur l'honneur

 

 qui m'échoit de le  présider et d'y saluer les autorités civiles

 

 et militaires de la garnison

 

Je suis personnellement heureux de voir à mes côtés ,

 

comme repré­sentant de Monsieur le Général GAREHOB ,

 

Commandant le'XV° Corps d'armée , mon

 

ami, le Chef de Bataillon NOAILLES « Je vous prie ,

 

 Mon Cher Ami, de dire à votre Général , combien je l'assure

 

de «mon dévouement  personnel et des respectueux

 

sentiments que lui témoignent les anciens et les Jeunes

 

 de " L'ETRIER »

 

A Vous mon Cher NOAILLES , j'adresse mes félicitations

 

bien sincères  pour votre mise au tableau pour la Rosette

 

de la Légion d' Honneur et  je souhaite que cette haute

 

 distinction , bien méritée , par vos services de guerre ,

 

 vous soit accordée au 14 Juillet « Je puis parler ainsi ,

 

oar il y a 15 Ans déjà «nous étions aussi au coude à coude ,

 

tous les deux , comme aujourd'hui , mais en pleine

 

forêt de Parroy devant une ligne de tirailleurs Boches ...

 

J'adresse un salut amical à Monsieur le Chef d'Escadron MORDÏN,

 

Com­ mandant de la Garde Républicaine et je le prie de remercier ,

 

 

au nom du Conseil d'Administration , Monsieur Le Capitaine

 

 LiPEYRIERE  à qui « L'ETRIER » procure une tache

 

supplémentaire dont il s'acquitte avec tact et bonne humeur

 

Nous remercions aussi vous Sous-Officiers et vos Gardes

 

que nos Jeu­nes Gens retiennent le Dimanche pendant leur

 

loisir ce qui ne les rend pas moins aimables »

 

Je suis content de voir cette année f Jean LAUGIER

 

Journaliste ,re­présenter le  Syndicat ds la Presse

 

 Marseillaise *

 

Je le prie de remercier la PRESSE de la part de " L'ETRIER "

 

, pour l'hospitalité que nous donnent les Journaux auxquels

 

 nous nous adressons pour notre publicité.

 

 J'adresse un souvenir ému à la mémoire de l'éminent

 

 journaliste  Mr BROMBERGER , décédé l'année  dernière

 

 quelques jours après notre Banquet annuel , où il avait pris  

 

part.

 

A vous, Mon Cher Monsieur Astier, Président de la

 

Fédération Départementale  des S.P.M. je manifeste

 

personnellement d'abord , et ensuite  au nom de notre

 

 Conseil d'Administration , tout le plaisir  que nous

 

cause votre présence car l'an dernier vous n'étiez

pas des nôtres et nous l'avons regretté

 

.Je vous remercie Mon Cher, de vous être dérobé

à un  engagement antérieur pour répondre  à notre  

invitation.

 

Je vous charge d'une mission , c'est celle de lire ou

 d'écrire à Mr le Député de Paris CHERQN , avec

 

 

 

quelle peine nous avons appris  le grave accident

 

d'auto dont il  vient d'être victime et de lui transmettre

 

 les voeux de prompte guérison du Président et des

 

Membres de " L'ETRIER "

 

Je salue mon ami , Monsieur PALAIS , Président

 

 des Anciens du 141° Ré­giment d'Infanterie »

 

 Cette prolonge d'un des plus beaux régiments du Midi

 

, que vous présidez si noblement , mon Cher Camarade

 

 a une bonne amie dans la Société de «  L'ETRIER »

 

 et cette amitié, déjà ancienne ( car nous ne sommes

 

 plus  des bleus..) est adoptée d'emblée par les nouveaux

 

membres que nous recrutons . Cavaliers et Fantassins

 

servent unis sous le même étendard .

 

Je déplore l'absence de notre doyen d*âge Monsieur 

 

 GUINTRANDY , trop fatigué en ce moment pour pouvoir

 

s'asseoir à notre table , mais je constate avec un bien

 

 grand plaisir f la présence de quelques uns de nos

 

vétérans MM FASCE , Membre Fondateur dont la fidélité

 

 à notre oeuvre est exemplaire .

 

RAPFIN , toujours souple comme un voltigeur et qui

 

monte encore à che­val comme .un vrai sous-officier

 

 de Cavalerie qu'il était i1 y a quelques 50 ans.

 

Je souhaite la bienvenue parmi nous à Monsieur Le

 

Capitaine en retraite VIDAL , vieux spahi , qui porte

 

 encore allègrement le poids des ans et des campagnes

 

 sur ses épaules , si on en juge par sa silhouette de

 

Lieutenant .Et en franchissant un obstacle , grand d'un

 

 demi siècle, je me tourne des anciens vers nos

 

 jeunes élèves , SELON et à qui leur qualité et

 

leur allant de Cavalier ont valu les galons de Brigadier

 

Honoraire , et JOUVE un de nos meilleurs élèves.

 

Je les félicite de ce choix et leur souhaite de vrais

 

galons quand ils seront au régiment Ils ont été formés

 

 et .....ssés par MM. REBOUR et BLANC, Instructeurs

 

d'Equitation de la Société et nous citons l'infatigable

 

REBOUR qui, pendant toute l'année, chaque Dimanche,

 

 c....cre des heures à 1'éducation équestre de nos jeunes

 

gens et qui a pu ainsi présenter ce matin un Carrousel

 

exécuté très correctement. Rendons hommage aussi à

 

 

Monsieur BLANC pour ses qualités de moniteur de voltige

 

 

et pour l'adresse et la souplesse des exécutants qui ont

 

 

 recueilli ce matin des applaudissements du public

 

 

Je remercie aussi le Capitaine de Réserve de SANTUCCHI

 

qui sans hésitation aucune a accepté d'être le Directeur

 

d'équitation des Sous-Officiers de Réserve de Cavalerie

 

 et d'Artillerie  que L'ETRIER a la mission de faire mon­ter à

 

 cheval dix de nos. jeunes camarades se sont déjà fait

 

 inscrire et ont fait  leur 1er séance Samedi dernier

 

« Notre ami , Le Lieutenant de réserve DUHAÏÏ , Trésorier

 

de notre Société , a accepté de leur servir d' instructeur

 

Messieurs , connaissez vous l'Ecole de Cavalerie de

 

 

SAUMUR!.

 

 

 Oui , les uns pour y avoir vécu , les autres pour en avoir

 

 

 entendu parler «. Elle est la gloire de notre Cavalerie et

 

nrest pas cavalier complet celui qui n'est pas passé dans

 

 

 ses manèges ou qui n'a  pas parcouru ses terrains

 

 

 d'obstacles . Seule cette Ecole merveilleuse , une des

 

 

premières du monde , puisque toutes  les nations

 

 

étran­gères y envoient en stage leurs officiers elle

 

 

 assure la formation morale et mi­litaire qui constitue

 

 

 l'esprit  cavalier

 

 

Dans la bibliographie équestre , SAUMUR a aussi

 

 une place marquée ;c'est là que fut écrit , dès le XI° Siècle

 

, par Geoffroy de PREUILLY , le Code des usages et des

 

 règles des Tournois :

 

c'est là qu'au XVI0 Siècle , DUPLESSIS-MORNAI ,

 

le Conseiller d'HENRI IV ouvrit la première Académie

 

 d'Equitation Fran­çaise , qui abrita toute la jeunesse avide

 

ds connaître les principes que dévelop­pait Monsieur de

 

SAINT-VUAL , inspiré de Mr de PLUVINEL, l'écuyer

 

d'HENRI III.Notre Ecole actuelle date de I?65 , quand les

 

 Carabiniers de MONSIEUR  vinrent tenir garnison à SAUMUR .

 

On posa la première pierre du Manège des Carabi­niers

 

 t aujourd'hui Manège des Ecuyers »

Le Duc de CHOÏSEUL ne se oontenta pas de SÂUMUR :

DOUAI -CAMBRAI-METZ et ALENCON eurent leur

 Ecole de Cavalerie. Seule SAUMUR survécut.

, pour disparaî­tre avec la Révolution f pour renaître en 1814- ,

disparaître à nouveau au moment de la conspiration

du Général BERTON et enfin  ressusciter en 1825 sous

le nom d'Ecole Royale de Cavalerie . Depuis , elle

survécut , accumulant toujours un peu plus de gloire ,

malgré des heures incertaines .Certes , le programme

de l'enseignement y a beaucoup changé , il

s'est étendu pour suivre les méthodes

nouvelles et scientifiques qui sont les conséquences

aujourd'hui de la Grande Guerre.On entend aujourd'hui

les bruits des moteurs , on y voit passer les autos mitraillettes

 toute cette motorisation peut faire croire que SAUMUR

 n'est plus le SAUMUR de la Cavalerie « A la traditionnelle

 culotte noire se substitue dans la journée la combinaison

du mécanicien qui va au parc automobile , ou le costume

du sportif qui va s'entraîner au stade . II n'en faut pas

conclure que ces programmes ont tué 1'esprit cavalier

de SAUMUR .II persiste à l'Ecole , parce qu'il ne s'acquiert

 pas dans les livres mais par la pratique intense du cheval

qui donne la volonté et l'au­dace *

Les Manèges sont toujours foulés par des reprises

savantes de nos écuyers et sous-maitres « Les terrains

 d'obstacles et de manoeuvre de VERRIE et du BREIL

sont toujours parcourus par des pelotons à cheval ou

isolés qui y accomplissent des prouesses

« Chaque année encore , pour le triomphe de l'année

 scolaire , tout le public de SAUMUR et des départements

 voisins , se presse en foule à l'Ecole pour assister au

Superbe Carrousel qui fit l'admiration t l'année dernière

 encore , du public élégant et choisi du Grand

Palais à PARIS ~~ --

Et que de gais souvenirs nous gardons de SAUMUR .

Les habitants de cette petite Sous-Préfecture

coquettement bâtie sur les deux rives de la Loire ,

n'ont pas toujours connu des nuits calmes et comment

en serait-il autrement, quand , deux à trois cents jeunes

 officiers qui n'ont jamais som­meil , malgré les fatigues

de la journée ••• se détendent une partie de la nuit dans

les cafés et les rues de la Cité . Que de tours n'ont ils

 pas joué à ses paisibles civils endormis par des

chasses à courre sur les quais par des monômes

avec fanfare ..et combien de fois ces inoffensifs

marchands de la ville ont trouvé à leur réveil ,

l'écusson du notaire au lieu et place de celui de la

sage femme , ou la sonnette de nuit du Docteur

 remplaçant le cordon de la porte de vieilles dames

du Monde. Le chahut régnait en maître , le commerce

de la ville marchait bien et rarement une plainte de la

 part des Saumurois . Quant aux charmantes

 Saumuroises ... nos chahuts les amusaient très fort

.... et plus d'une en faisaient partie ...

A l'Armée du LEVANT , la Cavalerie concourt,

pour une large part à la garde et à la sécurité des

territoires placés sous la mandat français . Elle se

 compose du 1erSPAHIS MAROCAINS, du 5° SPAHIS

 TUNISIENS, du 18° 8° et 25°Escadron d'Autos

Mitrailleuses*- II existe encore des escadrons légers ,

tels qu'un Escadron MANAIS, six Escadrons DRUSES,

 Neuf Escadrons TCHERKESS, six Escadrons

NORD-SYRIENS (ISMALLIECH, KURDES et BEDOUINS)

Elle s' est illustrée en SYRIE depuis l'occupation de nos

spahis Des Officiers y sont tembés avec un de mes frères

d'Armes , mon Ami le Colonel VING , tué en 1925 .

Nos spahis marchent sur les trâCes de leurs illustres

devanciers pour ne citer que le Général YUSIEF , le plus

héroïque soldat de la conquête de l'Algérie , l'as des sabreurs

le créateur des spahis dont la charge magnifique avec

 les Chasseurs d'Afrique du Col MORRIS , pour la prise

de la SMALAT d'ABDELKADER t a tenté le pinceau

de nos grands peintres.

Quand YUSIEF créa le 2° Spahis , il n'accepta que des

 fils de grande tente, dont la peau du cou de pied était

durcie par l'étrier.

Avec la Cavalerie du MAROC de 1'ALGERIE et TUNISIE

(Régiments de Légion Etrangère ) aous pouvons encore

 être fiers de notre belle arme et fonder sur elle de beaux

espoirs d*héroïsme , si la FRANCE était çbligée un jour

s de répondre encore à ses envahisseurs et surtout si notre

 Grand Empire Colonial était menacé.

Mais le plus grand espoir qui est dans nos coeurs de

soldat et de Français t c'est celui de vivre désormais

en paix , avec tous nos voisins.

Je termine , mes chers Amis , en levant mon verre à la

 Cavalerie Française et à la prospérité de "L'ETRIER"

CH. FAURE PRESIDENT