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Maurin Claire Marie Denise

- née au Luc le 9 octobre 1855 de François Maurin et de Marie Philippine Apollonie AUDIBERT

- morte à Toulon le 20 janvier 1933

- épouse au Luc le 24 octobre 1880 (à 8h du soir) ARDEN Ernest Alphonse (1840-1904)

 

         La première anecdote sur Claire Maurin remonterait à l'époque où son père était maire du Luc (14  avril 1863 - 10 juillet 1865) . L'empereur Napoléon III inaugurait (?) la nouvelle ligne de chemin de fer Marseille- Nice et s'arrêtait dans toutes les gares. En qualité de maire, François Maurin devait évidemment le recevoir en gare de Le Luc - Le Cannet. A cette occasion, Claire aurait été chargée d'offrir un bouquet de fleurs à l'impératrice et elle aurait reçu d'elle un baiser en remerciement (?).

 

         Plus tard, 1868 ou 69, Claire fut envoyée comme pensionnaire au Pensionnat Saint Charles à Charly, près de Lyon (près du Rhône, rive droite, en face de Sérézin). Elle y eut comme compagne de classe Mathilde de CROZE-MAGNAN, fille de leur professeur de musique. Cette dernière, née à Marseille le 18.5.1856, épousa à Toulon le 18.9.1875, un médecin de la marine, le docteur Joseph MOURSOU. 

 

        Nous les retrouvons en 1880, en train d'organiser le mariage de Claire avec Ernest Arden. Le 15 août 1880, le dr François Maurin écrit au docteur Moursou (en commençant sa lettre par: "Cher confrère"): "Claire écrira à madame Moursou dans quelques jours". Le 24 août, un doute vient s'insinuer: la mère de Claire écrit à la même madame Moursou qu'une conversation chez des amis lui a appris des choses... " monsieur Arden menant un genre de vie actuellement qui ne lui conviendrait pas"... (à Claire). "Il est des intimités qu'on ne peut pas rompre facilement"... rien d'écrit  ne prouve qu'Ernest ait pu avoir à cette époque une amie attitrée. Il vient au contraire, au mois de juillet, d'en terminer par un compromis avec le médecin pour le moins douteux de Marseille qui essayait de le faire chanter, sous le pretexte de "soins spéciaux" pratiqués sur Papa cinq ou six ans avant.

 

        Le 29 août, Mathide Moursou parle à Claire de "ton oncle monsieur le curé de Carnoules". C'est l'abbé IMBERT, très probablement (pour ne pas dire sûrement) le beau frère de tante Mathilde (Maurin, épouse Imbert). A noter le tutoiement entre Mathilde et Claire, ce qui laisse supposer qu'elles se sont connues toutes petites, avant le pensionnat, où, à cette époque, les filles ne devaient certainement pas se tutoyer !!.

 

        Le 5 septembre 1880,Claire écrit à Mathilde qu'elle vient de prendre la décision d'accepter ce mariage. Elle a 25 ans et Mathilde 24 et déjà 3 enfants. Mathilde répond qu'"elle a été enchantée de Mlle Rose (la soeur d'Ernest) que je connais déjà et qui me plait beaucoup"...

 

        Le 9 septembre, tout le monde se retrouve à Carnoules chez le curé Imbert (les Maurin, les Moursou et les Arden) pour la grande entrevue des "accordailles". Et le mariage a lieu au Luc, le 24 octobre 1880.

 

        Claire désormais vit à Toulon. Ernest l'aime t'il vraiment ? Rien ne prouve en tous cas qu'il ait continué à "courir les filles".  Tout laisse à penser au contraire qu'il fut un père de famille honnête, sinon attentionné: la marmaille bruyante ne devait pas être son fort. Il a dû l'aimer sincèrement, mais sans passion.

 

        Pendant l'été de 1884, elle passe plusieurs mois au Luc, à cause de l'épidémie de cholera qui sévit à Toulon.

 

        A partir de 1887 et pendant une quinzaine d'années, avec des hauts et des bas,elle a fort à faire avec les officiers espagnols des bateaux en construction ou en réparation aux chantiers de La Seyne.. On raconte même qu'un soir, probablement en 1814, le capitaine de vaisseau (futur amiral) Juan de la MATTA, pour la soulager un peu, emmena sa petite dernière, Louise, pour la déshabiller et la coucher !

 

        Après la mort d'Ernest, le 5 avril 1904, elle prend les affaires, bien qu'elle s'y connaisse fort peu. Elle s'associe pour un an, qui ne sera pas renouvelé, avec le principal employé du bureau, GEORGE, qui se révèle un malhonnête homme. Dès l'été  1905, c'est son fils, François, qui prend les affaires en main, à peine âgé de 18 ans et muni de son bac de philo. Il aura fort à faire pour se mettre au courant et ... tenir les cordons de la bourse avec sa mère. Ils agissent sous la raison sociale: Veuve E. Arden et Cie.

 

        Avant le mariage de Louise, en 1917, Claire procède à un partage partiel avec ses enfants. François reçoit le bureau de représentation à son nom. Les propriétés foncières restent indivises.

 

        Elle vend le Bois Sacré  en 1920, lourd à tenir et fort mal situé à côté du parc à charbon, duquel vient une poussière noire qui recouvre tout.

        Elle vend ensuite, en 1924, en indivision avec sa soeur Marie RANDON, la Petite Lauzade, pour17 000 francs.

 

        A partir de 1928 ou 29, elle est malade, et Delphine doit mener de front ses élèves, l'installation de la Vieille Bastide et les soins à sa mère. Claire meurt le 20 janvier 1933, déjà minée par la maladie (elle avait un anus artificiel depuis 1930 ou 31) et très affectée en apprenant la mort de sa belle-fille, l'épouse de François, morte le 18 février à 42 ans.

                                                                                                                                         Jean Arden , 06.10.1998